This issue of the Cahiers victoriens et édouardiens is dedicated to the Bloomsbury group, which is often seen as being at the heart of the novelty and diversity of British modernism. The aim of the issue is to better assess the role played by the Bloomsbury group within British modernism and to provide some further, if necessarily modest, insights into the Bloomsbury legacy. The focus here is both on the response of the Bloomsbury group to the various art forms that developed at the beginning of the twentieth century and on the aesthetic theories they elaborated in relation to literature, painting, photography, dance or cinema. The choice of articles collected here bring together French, American and Canadian scholars, confronting their different perceptions of the group’s achievements and approaches to their heritage.
Ce numéro des Cahiers victoriens et édouardiens est consacré au groupe de Bloomsbury, souvent considéré comme étant au cœur de la nouveauté et de la diversité du modernisme britannique. L'objectif de ce numéro est de mieux évaluer le rôle joué par le groupe de Bloomsbury au sein du modernisme britannique et d'apporter un éclairage complémentaire, même s'il est nécessairement modeste, sur l'héritage de Bloomsbury. L'accent est mis à la fois sur les réactions du groupe de Bloomsbury aux diverses formes d'art qui se sont développées au début du XXème siècle et sur les théories esthétiques qu'il a élaborées sur la littérature, la peinture, la photographie, la danse ou le cinéma. Le choix d’articles rassemblés ici réunit des chercheurs français, américains et canadiens, et confronte leur perception différente des réalisations du groupe et de son héritage.
Les articles réunis dans ce volume sont essentiellement le fruit des travaux menés lors du colloque de la SFEVE de janvier 2022 organisé par le Centre for Anglophone Studies (C.A.S. EA 801) de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Ils examinent l’émergence historique de la notion d’intérieur, ainsi que ses manifestations concrètes et ses significations culturelles au XIXe siècle. En s’appuyant sur des recherches récentes dans le domaine des études matérielles, de la théorie du design et de l’imaginaire architectural et en prenant en considération les dimensions poétiques, politiques et phénoménologiques de l’habiter, ce volume interdisciplinaire explore différents types d’intérieurs, et les intériorités qu'ils façonnent, depuis le début du XIXe siècle jusqu’à la fin de la période édouardienne. Le volume est complété par deux articles provenant de l’atelier de la SFEVE organisé lors du congrès de la SAES, qui s’est tenu à l’Université Clermont-Auvergne en juin 2022 et dont le sujet était « Failles ».
This volume mainly originates in the SFEVE conference of January 2022, organized by the Centre for Anglophone Studies (C.A.S., EA 801) at the University of Toulouse, in which scholars were invited to examine the historical emergence of the interior, as well as its concrete manifestations and cultural significance in the nineteenth century. Building on recent research in material studies, architectural design theory, the Victorian architectural imaginary and the poetics, politics and phenomenology of dwelling, the interdisciplinary articles included in this issue of Cahiers victoriens et édouardiens seek to explore the multiple facets of the interior, and the forms of interiority it fashioned, from the beginning of the nineteenth century to the end of the Edwardian era. The volume is completed with two articles issuing from the SFEVE workshop which was held during the SAES Conference in Université Clermont-Auvergne in June 2022, the overall theme of which was ‘Flaws’.
Volume 63 of Cahiers victoriens et édouardiens which was initially published in April 2006, is a four-section issue with a collection of articles selected from four different conferences. Ten contributions came from the annual SFEVE conference which was held in Paris 13 – Villetaneuse in January 2004 (‘Excess’). The 44th SAES Conference which was held in Versailles – St Quentin in May 2004 (‘Parcours et détours’) gave us one paper. The 28th SFEVE conference which was held in Clermont-Ferrand in January 2005, (‘Ageing’) provided us with twelve papers, and finally the 45th SAES Conference which was held in Toulouse – Le Mirail in May 2005 (‘Texte(s), contexte(s), hors-texte(s)’) gave us seven papers. We wish you some happy (re)reading!
Le volume 63 des Cahiers victoriens et édouardiens, initialement publié en avril 2006, est un numéro entièrement consacré aux actes de quatre colloques au cours desquels ont été sélectionnées les meilleures contributions. Le 27e Colloque de la SFEVE qui s’est tenu à Paris 13 – Villetaneuse en janvier 2004 sur le thème de « L’excès », a permis de recueillir 10 articles. L'atelier de la SFEVE lors du 44e congrès de la SAES qui s’est tenu à Versailles – St Quentin en mai 2004, sur le thème « Parcours et détours » a fourni 1 article. Le 28e Colloque de la SFEVE qui s’est tenu à Clermont-Ferrand en janvier 2005 sur le thème « Vieillir », a permis de recueillir 12 articles. Enfin l'atelier de la SFEVE lors du 45e congrès de la SAES qui s’est tenu à Toulouse – Le Mirail en mai 2005 portant sur le thème de « Texte(s), contexte(s), hors-texte(s) » a donné 7 articles. Nous vous souhaitons bonne (re)lecture pour ce très riche volume.
Ce numéro des Cahiers victoriens et édouardiens, consacré aux écritures autobiographiques mineures, marginales et contestataires de l’ordre établi, s’inscrit dans une dynamique culturelle décoloniale et inclusive visant à faire entendre des voix subalternes et dissidentes absentes du canon littéraire du genre et reléguées dans les marges des grands récits historiques. Les contributions explorent notamment comment, dans la Grande-Bretagne victorienne et édouardienne, des Noirs, des femmes, des ‘déviants’ sexuels et des membres des classes populaires se sont autoreprésentés à travers différents media textuels. Elles montrent également comment diverses pratiques du récit de soi ont permis d’exprimer, de diffuser et de susciter des non-conformismes intimes ainsi que des dissidences politiques, religieuses et intellectuelles. Les emprunts thématiques et rhétoriques aux formes autobiographiques traditionnelles sont mis en lumière, en particulier le motif de la révélation spirituelle et l’affirmation d’une individualité à la fois unique et représentative. Mais les analyses dévoilent surtout les écarts et transgressions qui ont su déjouer les normes disciplinaires et paradigmes hégémoniques régulant et produisant les identités, afin d’autoriser divers « je » autobiographiques à transmettre leur expérience subjective singulière à leurs contemporains comme aux générations ultérieures.
This special issue, by focussing on minor, marginal and subversive forms of autobiographical writings, aims to participate in the decolonial, inclusive cultural project of enabling subaltern and dissident voices, hitherto absent from the canon of literary autobiographies or pushed into the background of dominant historical accounts, to be heard. Several articles explore how, in Victorian and Edwardian Great Britain, Blacks, women, so-called sexual deviants and working-class subjects represented themselves through different textual media. The contributors also show how various modes of self-narratives allowed their authors to express, circulate and generate personal heterodoxy and political, religious and intellectual dissent. Their analyses highlight the frequent presence of tropes from classical autobiographical works, such as the path to spiritual revelation and the assertion of the author-protagonist’s both unique and exemplary individuality. Most significantly, they disclose the textual moves and transgressions allowing various autobiographical ‘I’s to eschew the disciplinary norms and ideological frameworks which police and produce identities, and thus to communicate their distinctive subjective experiences to their contemporaries as well as to future generations of readers.
This 64th issue of Cahiers victoriens et édouardiens, initially published in October 2006 was simply entitled ‘Text and Image in the Victorian Era’. The volume is composed of eleven articles. They deal with societal or literary subjects as is mostly the case for this journal. Cultural and social questions are tackled in essays devoted to the re-presentation of the bourgeoisie in the satirical publication Punch, Thackeray’s diary of his travel across Egypt and the relationship between heroines of sensational novels such as Lady Audley’s Secret and the fashion world. Others deal with the articulation between literary text and image (whether it be through cinema, simulacra or illustrations), examining Coppola’s adaptation of Dracula, the tension between realism and romance in this proto-cinematic tale A Christmas Carol, or the close collaboration between George MacDonald and his illustrator Arthur Hughes. In other articles, a more theoretical approach to word and image studies is proposed, in order to explore the new picturesque in Dickens, the confrontation between reality and appearances in Dorian Gray or the ambiguities relating to point of view in Tess.
Ce volume 64 des Cahiers victoriens et édouardiens, publié en octobre 2006 a été sobrement intitulé « Texte et Image à l’époque victorienne ». Il est composé de 11 articles et d’une recension. Ils abordent soit un pan civilisationnel soit un pan littéraire comme cela est traditionnellement le cas pour les CVE. Les aspects culturels sont étudiés dans la représentation de la bourgeoisie dans le journal satirique Punch, le journal de bord de Thackeray au pays des harems et les héroïnes sensationnalistes en relation avec le monde de la mode. D’autres articles travaillent sur l’articulation entre texte et image, notamment sur l’adaptation par F. F. Coppola de Dracula, sur le proto-cinématographique dans A Christmas Carol ou bien encore sur la collaboration entre l’illustrateur Arthur Hughes et les textes de George MacDonald. D’autres enfin, abordent des sujets plus théoriques, comme le pittoresque chez Dickens, la confrontation entre le réel et le semblant dans Dorian Gray ou les ambiguïtés du point de vue dans Tess.
This special issue of the Cahiers victoriens et édouardiens initially published in 2012 means to celebrate Charles Dickens’s bicentenary of his birthday and offers a selection of articles derived from the yearly conference of the Dickens Society which took place in Aix-en-Provence. The aim of this volume is to consider how Dickens’s fiction is understood, interpreted and taught nowadays, and whether it answers twenty-first-century concerns. The essays collected here also examine how today’s public views the mid-Victorian period through Dickens’s writing. The editors would like to thank all the authors for their contributions to the present volume as well as the research centres which made this publication possible : the LERMA (Laboratoire d’Études et de Recherche sur le Monde Anglophone – Université d’Aix-Marseille 1), EMMA (Études Montpelliéraines du Monde Anglophone – Université de Montpellier 3), CECILLE (Centre d’Études en Civilisations, Langues et Littératures Étrangères – Université Charles de Gaulle Lille 3), the PULM (Presses Universitaires de la Méditerranée), the Dickens Society and the Dickens Museum for their kind permission to use Robert William Buss’s ‘Dickens’s Dream’. The volume consists of six sections. ‘Making a Start on Dickens’ contains three essays focusing on teaching Dickens or stressing the relevance of Dickens’s work in the information age. ‘Iconic and Cinematic Dickens’ is about the visual potentialities of Dickens’s work in book illustrations or cinematic adaptations. ‘Reading Dickens’ reviews the value of reading itself in the Victorian author’s fiction as well as his recourse to sentimentality or to a double narrating stance. The articles in ‘Scientific Dickens’ show the contribution that science and the history of science still bring to the interpretation of his work today. ‘Hypo/Hyper Dickens’ explores another contribution to his legacy in the form of Dickensian doubles, either in his own fiction or as post-Dickens neo-Victorian rewritings. Finally ‘Metafictional, Prototypical and Archetypal Dickens’ studies a selection of metanarratives (mythological, apocalyptic, geological), which Dickens used to decipher the signs of his times.
Ce numéro hors série des Cahiers victoriens et édouardiens entend célébrer le bicentenaire de la naissance de Charles Dickens (1812-1870). Il réunit une sélection d’articles dérivés du Congrès de la Dickens Society qui s’est tenu à Aix-en-Provence en 2012. Le but de cette publication est d’évaluer la façon dont la fiction de Dickens est comprise, interprétée et enseignée aujourd’hui, et de voir si cette fiction répond aux préoccupations du XXIe siècle. Les articles regroupés ici examinent également la manière dont le public d’aujourd’hui considère la période victorienne à travers les écrits de Charles Dickens. Les rédacteurs en chef remercient les auteurs des contributions de ce volume ainsi que les centres de recherche qui en ont permis la publication : le LERMA (Laboratoire d’Études et de Recherche sur le Monde Anglophone – Université d’Aix-Marseille 1), EMMA (Études Montpelliéraines du Monde Anglophone – Université de Montpellier 3), CECILLE (Centre d’Études en Civilisations, Langues et Littératures Étrangères – Université Charles de Gaulle Lille 3), les PULM (Presses Universitaires de la Méditerranée), la Dickens Society et le Dickens Museum pour leur autorisation de faire usage du tableau de Robert William Buss, ‘Dickens’s Dream’, comme couverture. Le volume se compose de six sections. ‘Making a Start on Dickens’ regroupe trois articles qui se concentrent sur l’enseignement des oeuvres de Dickens dans un contexte secondaire ou universitaire ou sur leur pertinence dans le monde numérique et connecté d’aujourd’hui. ‘Iconic and Cinematic Dickens’ se concentre sur les potentialités visuelles de ses œuvres par le biais des illustrations publiées dans des éditions posthumes ou des adaptations cinématographiques. ‘Reading Dickens’ considère la valeur qu’attribuait l’auteur victorien à la lecture au travers de ses fictions, son recours au sentimentalisme ou à une double instance narrative. Les articles de la section intitulée ‘Scientific Dickens’ montre la contribution que la science et l’histoire de la science continuent d’apporter à l’interprétation de ses oeuvres aujourdhui. ‘Hypo/Hyper Dickens’ explore une autre contribution à son patrimoine sous la forme des doubles dickensiens, soit au sein de ses œuvres, soit dans le domaine des réécritures néo-victoriennes. Enfin, ‘Metafictional, Prototypical and Archetypal Dickens’ aborde un ensemble de méta-récits (mythologique, apocalyptique, géologique), auxquels Dickens a eu recours pour déchiffrer les signes de son temps.
Ce numéro des Cahiers Victoriens et Édouardiens examine l’humour au féminin à travers les écrits et représentations de la Nouvelle Femme, ridiculisée dans la presse britannique entre 1890 et 1914 comme un personnage grincheux et revêche. À la même époque, de nombreuses femmes ont pourtant choisi d’écrire des textes engagés qui ne sont pas dénués d’humour.
Le cas de la Nouvelle Femme, envisagée dans une conjoncture politique où elle se transforme en suffragette, permet de réfléchir aux usages politiques de l’humour et d’éclairer des figures moins étudiées de la littérature victorienne et édouardienne. Les Nouvelles Femmes exploitent bien sûr les usages critiques du rire, jouant avec les stéréotypes dans des textes satiriques ou opérant des renversements farcesques qui remettent en question l’autorité patriarcale ; elles savent cultiver un humour rhétorique qui emporte l’adhésion en créant un moment de plaisir partagé. Il se pourrait aussi qu’il existe des stratégies comiques spécifiquement féminines et/ou féministes, moins directes et donc moins soumises à la censure, visant par exemple à atténuer le rapport de supériorité qui s’instaure entre le moqueur et sa « victime », et cette idée est envisagée dans certains textes de l’époque.
À travers l’analyse d’une quinzaine d’œuvres et d’autrices, les présents essais dessinent une conjoncture politique (demande d’égalité, campagne pour le droit de vote et l’éducation, émancipation sexuelle et professionnelle) et déconstruisent la caricature de la Nouvelle Femme typique pour déployer des positionnements politiques et identitaires divers et complexes. À l’intérieur de l’étude de la « femme qui rit », dont Margaret Stetz a regretté qu’elle soit la « figure la plus négligée de la période victorienne », ils proposent une contribution à l’histoire du discours comique féminin et des stratégies féministes.
This issue of Cahiers Victoriens et Édouardiens investigates women’s humour in the writings and representations of the New Woman, who was scorned as grumpy and unattractive by the British press between 1890 and 1914. At the same time however, many women voiced their protest in texts that were witty.
Within the political context that witnessed the New Woman’s transformation into a suffragette, the study of this notorious figure allows for the examination of the political uses of humour and throws light on lesser-known Victorian and Edwardian women writers. These New Women exploited the critical potential of laughter, playing with stereotypes and farcically turning the tables so as to upset patriarchal authority. Their use of humour created an inclusive rhetorical gesture in a moment of shared entertainment. The present essays also examine the idea—which appears in some contemporary texts—that there may be specifically feminine or feminist comical strategies that are less direct and thus less carefully controlled, or that aim to play down the power relations between the jester and his or her ‘victim’.
By analysing some fifteen authors and texts, the present essays recreate a political context—the struggle for equality, the campaign for suffrage and education, sexual and professional emancipation—and deconstruct the caricature of the typical New Woman with a view to presenting more complex and varied feminist and identity politics. They contribute to investigating the figure of the ‘laughing woman’, whom Margaret Stetz called ‘the least remembered woman of the Victorian period’.
War is a defining feature of Victorian and Edwardian society. It cannot be forgotten that the nineteenth century began with the Napoleonic Wars and that the period of Queen Victoria's reign saw the expansion of the British Empire, 'on which the sun never sets'. The last decades of the Victorian period witnessed the famous 'Scramble for Africa', which led Europe into an already frantic conquest of the last remaining uncolonised continent. If so-called colonial wars have left their mark on British imperial presence in the world (the Indian Mutiny, the Anglo-Boer Wars, etc.), not forgetting the numerous conflicts grouped under the name of ‘Victoria's little wars’, others anticipated world conflicts, such as the Crimean War. This martial theme is thus at the heart of Victorian concerns, whether philosophical (Fichet, Hegel, Nietzsche), economic (Hobson), religious (Charles Kingsley's ‘Muscular Christianity’) or societal (the empire becomes ‘an outdoor relief for the upper classes’). It spread throughout society through literature (Kipling, Carlyle, Le Queux), children's literature (Haggard, Henty, Ballantyne), theatre and even politics (the 1900 Khaki elections). This issue of the Cahiers Victoriens et Edouardiens offers, through 22 contributions, a wide range of Victorian and Edwardian representations of war, representations that the English 'Tommies' (who were children under Victoria's reign) would take with them to the battlefields of the Flanders and the Somme during the First World War strongly embedded in their minds.
La guerre est un élément marquant des sociétés victorienne et édouardienne. On ne peut oublier que le XIXe siècle débute par les guerres napoléoniennes et que la période du règne de la reine Victoria voit l’expansion de l’Empire britannique, « sur lequel le soleil ne se couche jamais ». Les dernières décennies de la période victorienne sont témoins du fameux « Scramble for Africa » qui conduit l’Europe dans une conquête déjà effrénée pour s’approprier le dernier continent qui n’est pas encore colonisé. Si des guerres dites coloniales ont marqué de leur empreinte la présence impériale britannique dans le monde (la guerre des Cipayes, les guerres anglo-boers etc.) sans oublier de nombreux conflits regroupés sous la dénomination de « Victoria’s little wars », d’autres ont anticipé les conflits mondiaux, telle la guerre de Crimée. La thématique martiale est ainsi au cœur des préoccupations victoriennes, qu’elles soient philosophiques (Fichet, Hegel, Nietzsche), économiques (Hobson), religieuses (la « Muscular Christianity » de Charles Kingsley) ou sociétales (l’empire devient « an outdoor relief for the upper Classes »). Elle se diffuse dans la société à travers la littérature (Kipling, Carlyle, Le Queux), la littérature pour enfants (Haggard, Henty, Ballantyne), le théâtre et jusque dans la politique (Khaki élections de 1900). Ce numéro des Cahiers Victoriens et Edouardiens propose, au travers de 22 contributions, un large éventail des représentations victoriennes et édouardiennes de la guerre, représentations que les « Tommies » anglais (enfants sous le règne de Victoria) emporteront dans leur imaginaire sur les champs de la Bataille des Flandres et de la Somme lors du premier conflit mondial.
Les formes et les pratiques populaires de lecture et d’écriture sont une dimension essentielle, et pourtant relativement méconnue, des époques victorienne et édouardienne. Le colloque annuel de la SFEVE en 2009 avait pour objet la polarité entre cultures savante et populaire (voir CVE n°71), mais le recueil d’articles rassemblés dans ce volume 95 des Cahiers victoriens et édouardiens se penche sur les productions populaires en soi, et pour elles-mêmes. Les contributions proviennent de communications présentées lors du séminaire en ligne du 29 janvier 2021 (et d’articles lui faisant suite), organisé en remplacement du colloque international annuel de la SFEVE, initialement prévu à l’Université Paris Est Créteil les 29-30 janvier, et malheureusement annulé pour cause de pandémie. Sous l’égide de chercheurs pionniers en la matière tels que Richard Altick, Jonathan Rose ou David Vincent (l’introduction présentant l’état actuel de la recherche sur la question), ces articles visent à montrer comment ces pratiques d’écriture populaire permettent aux voix « mineures » de « personnes ordinaires », humbles, ou peu considérées (mineurs, ouvriers, détenus, ou simples touristes de la classe ouvrière, par exemple), de se faire entendre, de s’affirmer, d’éveiller les consciences, de renforcer les liens communautaires, et dans certains cas de promouvoir la cause chartiste. Il s’agira donc ici d’étudier des textes écrits (notamment dans la presse périodique), non seulement pour, mais surtout par, les classes populaires, devenues les agents, et non les objets du discours. Ce numéro contient également trois articles issus de l’atelier de la SFEVE du Congrès de la SAES qui s’est tenu virtuellement en juin 2021 à l’Université de Tours sur le thème « Renaissances ».
Popular forms and practices of reading and writing represent an essential, albeit relatively little known, dimension of the Victorian and Edwardian periods. In 2009, the SFEVE annual conference had focused on the polarity between highbrow and lowbrow cultures (see CVE n°71), but the essays gathered here, in volume 95 of the Cahiers victoriens et édouardiens, address popular productions as such and for their own sakes. This collection is the result of presentations at the online seminar of 29 January 2021, and of essays written subsequently. This seminar was organized to replace the international annual SFEVE conference, initially scheduled to take place on 29–30 January 2021 at Université Paris Est Créteil, and unfortunately cancelled because of the pandemic. In the wake of the pioneering works on the popular by Richard Altick, Jonathan Rose or David Vincent—the introduction reviewing the present state of research in the field—the essays purport to show how these popular writing practices enable the ‘minor’ voices of humble, disregarded, ‘ordinary people’ (such as miners, manual workers, prison inmates or mere working-class tourists) to be heard, assert themselves, awake social and political awareness, strengthen the sense of belonging to a community, and in some cases, advance the Chartist cause. Therefore, the contributions will explore texts written (particularly for the periodical press), not only for, but above all by, the popular classes, thereby empowered as the agents, and not merely the objects, of the discourse about them. The volume also contains three articles focusing on the subject of ‘Renaissances’ from the online SFEVE workshop at the 2021 SAES Conference in Tours.
This 65th issue of Cahiers victoriens et édouardiens is a collection of seven articles based upon papers given on the occasion of the Hardy conference which was held in Toulouse II on 31 March 2006 and was entitled ‘Thomas Hardy: Writing and Modernity’, convened by Catherine Lanone and Isabelle Gadoin-Luis. Some of them are dedicated to a specific piece of writing—A Laodicean (Peggy Blin-Cordon), The Dynasts (Laurence Estanove), On the Western Circuit (Catherine Lanone), or Desperate Remedies (Laurence Talairach-Vielmas),—while some others are more thematically-oriented, such Annie Escuret’s piece on Hardy’s paradoxical writing, between generation and entropic degradation, Isabelle Gadoin’s paper on Wessex, that strange / foreign space, Annie Ramel’s Lacanian article on Tess’s throttled voice. These essays are followed by articles gathered under the simple heading « Miscellany » : successively focusing on Wilkie Collins’s Basil, which is traced back to Abbé Prévost’s Manon Lescaux and Dumas’s La Dame aux camélias, H. G. Wells’s The Invisible Man, or Saki’s When William Came.
Ce numéro 65 des Cahiers victoriens et édouardiens rassemble sept communications effectuées lors du colloque « Thomas Hardy : Ecriture et modernité » qui s’est tenu à Toulouse II le 31 mars 2006, journée organisée par Catherine Lanone et Isabelle Gadoin-Luis. Il regroupe des articles sur A Laodicean (Peggy Blin-Cordon), The Dynasts (Laurence Estanove), On the Western Circuit (Catherine Lanone), et Desperate Remedies (Laurence Talairach-Vielmas), ainsi que des articles plus thématiques sur l’écriture paradoxale, entre génération et dégradation entropique (Annie Escuret), sur le Wessex, cet espace étranger (Isabelle Gadoin-Luis), sur la voix (étranglée de Tess) (Annie Ramel). Ces articles sont suivis de trois contributions spontanées réunies sous la bannière du traditionnel « Miscellany » : sur Wilkie Collins et ses emprunts à l’Abbé Prévost ou Alexandre Dumas pour son Basil, H. G. Wells et son homme invisible, et Saki pour son roman When William Came.